C’est sans doute l’une des tendances les plus fortes de ces dernières années. Le camping-car n’est plus seulement privilégié durant la période estivale, mais aussi au cœur de l’hiver. Le bond serait même spectaculaire selon la plateforme de location CamperDays qui enregistre une hausse de 55% des réservations en France entre les saisons hivernales 2022 et 2023.
30% en décembre
Une étude plus récente réalisée par Camping-car Park auprès de ses utilisateurs montre que 90% d’entre eux prévoient de voyager durant l’arrière-saison 2024, le temps d’un week-end (23%), d’une semaine (21%), ou au-delà (33%). Évidemment, plus on progresse dans l’hiver, plus le taux de réponse positive se réduit : moins de 30% prévoient de partir en décembre, contre 60% en octobre.
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La mer avant la montagne
Et, contrairement à l’idée couramment répandue, la montagne n’arrive pas en tête des destinations privilégiées. Plutôt que les sommets enneigés, les voyageurs interrogés par Camping-car Park filent sur le littoral (66%), de préférence en Bretagne, Occitanie et Pays-de-Loire. Bref, la douceur du bord de mer parait irremplaçable.
Combien sont-ils à partir à la montagne en plein hiver ? Difficile à chiffrer, mais au regard de quelques critères, comme l’équipement en chaînes et chaussettes à neige au travers des réseaux spécialisés, on note un intérêt grandissant pour les séjours à la montagne en hiver.
Des réservations chaudement recommandées
Concernant l’accueil des camping-cars, il dépend étroitement du prix du foncier, plus favorable dans les petites et moyennes stations, et du coût de l’énergie. Ces dernières années, les hausses successives ont remis en cause le modèle économique et la rentabilité des caravaneiges, poussés pour certains à la fermeture. Dans les 110 stations en Savoie et Haute-Savoie, l’agence de promotion Savoie-Mont-Blanc comptabilise encore une trentaine de caravaneiges et une soixantaine d’aires de services proches d’un domaine skiable. Dans les caravaneiges, les réservations sont indispensables durant les vacances scolaires.
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HiverCertaines communes ont développé une vraie tradition d’accueil, à l’image de Piau-Engaly, dans le département des Hautes-Pyrénées, qui dispose d’une aire de stationnement depuis au moins 35 ans. Comme le reconnait son maire, Jean Mouniq, interrogé par VDL magazine, la fréquentation participe pleinement à la vie économique de la commune durant la saison de ski. « L’hiver, nous comptons souvent cinq personnes par camping-car, les grands-parents venant se livrer aux joies des sports d’hiver avec leurs petits-enfants. Économiquement, cela représente donc 600 personnes qui vont acheter des forfaits, consommer dans les commerces locaux et se rendre au restaurant. » Une clientèle d’autant plus intéressante qu’elle n’exige pas de lourds investissements pour la recevoir correctement, à la différentes des autres vacanciers. Par définition, les camping-caristes voyagent avec leur hébergement.
D’autres stations ont suivi l’exemple de Piau-Engaly. Les grandes stations, comme Chamrousse, La Clusaz ou La Plagne-Villages, font aussi leur part du travail.
Cette tendance au hors-saison ne date pas d’hier, mais elle progresse en même temps que l’isolation et l’équipement des camping-cars, dont certains reçoivent précisément un « pack hiver ».
Des économies à la clé
L’avantage économique joue aussi pleinement son rôle. « En combinant le coût de la location d’un camping-car, à partir de 70 € / jour, et celui des emplacements, l’ensemble du séjour à la montagne revient à deux fois moins cher qu’une semaine dans une résidence de ski, dont la facture peut avoisiner les 2 000 € » calcule la plateforme de location CamperDays.
Même son de cloche du côté du loueur Blacksheep, dont la flotte compte exclusivement des vans et des fourgons aménagés, répartis dans une cinquantaine d’agences en France et en Europe. « Au-delà des courts séjours vers la montagne, principalement depuis nos bases de départ en Rhône-Alpes, nous enregistrons aussi des locations de longue durée, trois ou quatre mois, durant lesquelles les clients sillonnent l’Europe du Sud, à la recherche de températures plus clémentes. L’argument prix pèse lourd, car ce genre de voyages au long cours reste inaccessible pour beaucoup en haute saison » témoigne Sylvain Fauth, cofondateur de Blacksheep.
Des tarifs préférentiels hors-saison
Certaines enseignes, à l’image d’Huttopia, accompagnent les voyageurs pendant l’arrière-saison en leur proposant des prix réduits, à partir de 15€ par nuit avec la carte « Camping Card », d’une valeur annuelle de 19€. Une offre valable sur l’ensemble des campings Citykamp, Onlycamp et tous les campings Huttopia, soit plus de cent destinations. Accessible à des périodes très précises, se référer au calendrier, ce tarif préférentiel comprend un emplacement pour 2 personnes avec l’électricité (+ animal offert).
7% des campings ouverts toute l’année
Pour répondre à la demande des voyageurs nomades, de nombreux campings s’adaptent à cette clientèle saisonnière. La plateforme CampingFrance.com comptabilise 1064 établissements ouverts toute l’année, soit 7 % de l’ensemble des campings en France (7460 selon l’Officiel des terrains). Selon la FNHPA, l’offre hors saison se concentre principalement sur l’arc méditerranéen et en périphérie des villes. Si la fréquentation hors saison reste marginale, elle demeure difficile à quantifier dans son ensemble, faute de statistiques officielles de l’INSEE. Dommage, car elles mettraient en évidence le rôle du camping-car, acteur essentiel de l’activité économique et touristique hors-saison.