Le plus court des intégraux de la marque est aussi un modèle singulier, léger, son PTAC étant inférieur à 3500 Kg, et de haute qualité, facturé 86 900 €. Son plan inhabituel préserve de beaux espaces à vivre et de grands rangements.
En attendant la montée en régime de Frankia, Le Voyageur devient pratiquement l’unique représentant du très haut de gamme au sein du groupe français Pilote, après le repositionnement de Bavaria et de Pilote. Ces responsabilités ne l’effraient pas, la marque pouvant se prévaloir d’une longue expérience, mais l’obligent à une exigence redoublée sur la qualité des finitions.
La refonte de l’intégral LV (association Fiat / AL-KO) a été abordée avec méthode et sérieux, dans le but de créer un véhicule homogène, bien conçu, aux lignes équilibrées et intemporelles. Les tests confirment la bonne tenue de route, garanti par l’excellent châssis AL-KO et une répartition attentive des charges lourdes au droit de l’essieu arrière ; notamment les réservoirs d’eau dans un vrai double-plancher offrant un rangement transversal.
Si Le Voyageur fait évoluer la face avant et adopte un capot plongeant et une calandre en V, qui dynamisent la ligne, le constructeur ne va pas trop loin. L’audace ne paie pas toujours dans cette catégorie.
Comme la précédente, la nouvelle génération d’intégraux LV est renforcée par des éléments de structure imputrescibles, un revêtement intérieur en aluminium (0,7 mm) recouvert d’un tissu moussé sur les parois et le toit. Bien entendu, la carrosserie couleur crème (RAL 9002), signature des LV, est maintenue.
Le Voyageur a soigné la réalisation et développé pour cette nouvelle édition un toit polyester monobloc, rigide et léger, isolé par de la mousse polyuréthane de forte densité et taillée en forme. Plus épais au centre qu’en bordure, il est légèrement bombé (15% de flèche), dans le but d’éviter les rétentions d’eau. Cette ligne de toit singulière, imperceptible à l’œil, ne contredit en aucun cas l’installation des accessoires, comme les panneaux solaires ou l’antenne satellite.
UN FROID POLAIRE
Fort de son expérience de constructeur haut de gamme, Le Voyageur a beaucoup travaillé en amont, dès les phases d’études, à l’isolation phonique et thermique du camping-car, validée par des essais grandeur nature en collaboration avec l’équipementier Truma. Le véhicule a été plongé dans un froid polaire (-15°) à l’intérieur d’une chambre climatique, avant de relancer le chauffage à fond et mesurer les écarts et les déperditions de chaleur. En seulement 4 heures, la température est stabilisée à 20° à l’intérieur. Ce résultat permet à l’intégral LV de rejoindre la classe 3, celle réunissant les meilleurs camping-cars.
De la même manière, le bureau d’études a entendu les critiques parfois récurrentes des clients sur le temps anormalement long de remplissage et de vidange des réservoirs. Cette fois, chronomètre en main, il ne faut pas plus de 7 mn pour remplir les 200 litres d’eau. Et 5 m pour vider les eaux grises.
Signalons encore l’intégration en progrès des charnières au cadre des portillons et la préférence donnée à des serrures de qualité équipée d’un repère visuel d’ouverture/fermeture.
L’entrée se fait par une porte de grande largeur (68 cm) et une contremarche suffisamment profonde pour poser la totalité du pied. Une sécurité à la montée comme à la descente. Par contre, il sera délicat de s’appuyer à la poignée fixée en décalage de la porte.
La profondeur est impressionnante et ouvre de belles perspectives de stockage, en complément des meubles de pavillon. C’est l’un des points forts du modèle. On aime aussi la grande cuisine (plan de travail de 167 cm de long), les éclairages intégrés et le lanterneau motorisé (Turbovent), dont les pales tournent, au choix, dans un sens ou dans l’autre. Ceci permet d’extraire les mauvaises odeurs mais aussi de ventiler le camping-car.
Au-delà d’être le plus court (6,80m) et le plus singulier des intégraux Le Voyageur, ce camping-car VL (3500 kg de PTAC – 410 kg de charge utile) libère de beaux volumes et de grands rangements, que ce soit en soute ou dans les placards accessibles depuis la cuisine et la salle d’eau. L’accès aux profonds placards des toilettes nous semble moins évident à cause de la vasque posée. Un modèle encastré aurait été plus opportun et plus facile d’entretien.
Au final, c’est un aménagement inhabituel, mais convaincant, sous réserve de l’utiliser prioritairement en couple. Cet intégral a déjà reçu les faveurs de la presse anglaise lors du dernier salon de Birmingham 2015, où il a été présenté en avant-première et décroché le titre de camping-car de l’année dans la catégorie des véhicules de luxe.
Comme nous, les Anglais ont été sensibles au grand salon composé de deux banquettes latérales (137 cm côté conducteur et 143 cm de l’autre) qui assurent un excellent maintien, en raison du choix d’une mousse haute résilience et le dessin en creux de l’assise.
Les deux banquettes encadrent une étonnante table montée sur glissières. Cette astuce, directement puisée chez Frankia, facilite la mise en place de l’échelle d’accès au lit de pavillon qui descend dans la longueur et non par le travers comme d’habitude. Autrement dit, pas besoin d’enjamber celui qui partage vos nuits pour entrer ou sortir du lit.
La largeur des marches de l’escalier escamotable assure un accès sans contrainte et sans douleur pour les pieds nus. Sans doute pourraient-elles être habillées de bois pour éviter l’aspect trop froid de l’aluminium ?
Sous les grandes banquettes latérales, deux fauteuils repliés pourvoient, le cas échéant, au transport des passagers. Mais si vous partez à deux, pas besoin. Vous pouvez les laisser à la maison et gagner 50 kg de charge utile. C’est toujours ça de gagné !
Certains détails sont encore perfectibles, comme, par exemple, l’intégration du meuble TV sur lequel planche Le Voyageur. La table est également disponible dans une finition plus cossue, agrémentée d’une alaise en bois massif. Des signes évidents qui améliorent la qualité perçue et l’image haut de gamme du modèle.