La famille de Cindy (Eddy, Enzo et Axel) parcourt les routes américaines à bord d’un combi Volkswagen T2 et relate leurs aventures par l’intermédiaire de leur site internet : www.uneviesurlaroute.com. (voir le portrait qui leur est consacré sur Fourgonlesite). Dernièrement, ils ont fait l’expérience des toilettes sèches et l’évoque ouvertement et sans détour.
Comme l’explique Cindy, « c’est un geste engagé, mais aussi éducatif pour nos enfants ». Le point de départ vient d’un constat simple : l’eau est un bien précieux ; 1/3 de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable. A partir de là, il apparaît scandaleux d’utiliser une eau saine et potable dans les toilettes ? (on estime que 35% à 40% l’eau potable passe directement à l’égout dans ce but).
Une question en appelle d’autres. Y’a-t-il une alternative aux WC chimiques ? Est-il possible d’économiser les ressources en eau propre ? Et d’espacer le rythme des vidanges lorsqu’on part hors des sentiers battus, sans aire d’accueil ?
PRINCIPE DE BASE ET INSTALLATION
Les toilettes sèches, c’est quoi ? Ce sont des toilettes sans eau, basées sur le principe du compost (dégradation et valorisation de la matière organique). Ces toilettes sèches, également appelées toilettes écologiques, toilettes à compost ou toilettes à litière sèche se divisent en 2 catégories : celles qui séparent les urines et les matières, et celles qui recueillent les deux en un même lieu. Il existe ensuite différents modes de compostage, le principal étant l’utilisation de copeaux de bois.
Cindy et sa famille ont sauté le pas et ont démonté leur bon vieux WC à cassette et ses raccordements pour installer des toilettes sèches Separett. Un concept suédois fort simple, constitué d’une lunette avec abattant et d’un receveur séparé destiné à recueillir séparément les urines. Certains pourront gloser sur le prix élevé de 139 € pour ce procédé techniquement sommaire, mais vite amorti.
Sous la lunette des nouveaux WC, un bac rempli de sciure de bois attend les matières solides, tandis que les urines sont évacuées par un tuyau raccordé à la cuve des eaux grises. La seule différence avec un WC classique étant le séparateur d’urine. « On imagine qu’il va être difficile de faire correctement ses besoins en “séparant” partie liquide et solide. C’est surprenant, mais c’est très facile ! Aussi bien pour un homme, une femme ou les enfants » poursuivent nos témoins.
DE LA SCIURE, PAS D’ODEUR
Sans détour, osons la question : et l’odeur ? La réponse de Cindy fuse : « Justement, avec la séparation des urines, il n’y a pas d’odeur, et avec la sciure c’est sec ! ». Elle rappelle aussitôt qu’ils n’ont plus l’odeur entêtante du produit chimique, dont ils font l’économie.
Pour eux ce choix est gagnant : plus de produit chimique, pas d’électricité, préservation de leur réserve en eau propre et facilité de gestion des déchets. « Grâce aux toilettes sèches, nous avons espacé les vidanges, on peut tenir 10 jours, sans contrainte ! ». Le seau est vidé dans des lieux destiné au compost, les urines sont évacuées avec les eaux grises. Et de conclure « Ces toilettes nous ont vraiment changé la vie, pour rien au monde nous ne reviendrions en arrière. »
LE FUTUR EST-IL DANS LA CUVETTE ECOLOGIQUE ?
Les toilettes sèches ouvrent de belles perspectives : l’économie en eau propre et en électricité et une façon plus écologique de gérer les eaux noires. Autant d’atouts qui ne laissent désormais plus indifférents les utilisateurs, aménageurs et constructeurs.
Certes les freins psychologiques sont encore importants et ils ne seront pas levés du jour au lendemain. Nos habitudes sont tenaces dès qu’elles touchent à l’intime.